L’idée était de partir tôt pour la croisière Cruise Line, mais dans le métro, je m’aperçois que j’ai conservé le départ pour la visite de la Statue de la Liberté au Sud de Manhattan alors que l’accès est fermé depuis l’ouragan et que l’autre point d’embarquement est sur l’Hudson  à hauteur de notre hôtel.

Changement de stratégie (au passage, Catherine est extraordinaire, elle accepte sans sourciller les changements de programme, au contraire elle adore l’imprévu)

Financial District, le sud de l’île, le chantier gigantesque de Ground Zero, on passe devant le mémorial du 11/09 mais vu l’affluence on zappe la visite, on remonte vers Trinity Church, et son cimetière au milieu des tours, petit coin de terre anachronique entouré de monstres de béton.

Wall Street, encore un lieu mythique, on prolonge jusqu’au Pier 17, où la vue sur les ponts est superbe.

Une mouette peu farouche nous tient compagnie sur le ponton, l’air est vif mais le temps très clair et on en prend encore plein les yeux.

Encore le métro, direction Brooklyn, et son musée.

Tout est calme à Brooklyn, l’impression d’être loin de New York, pas d’immeubles gigantesques, le musée est superbe, imposant avec un parc qui le continue.

Ce qui nous a donné l’envie de visiter le musée c’est une exposition de Mickalene Thomas Origin of the Universe, original, faite de collages, enfin jugez plutôt.

Le reste du musée vaut largement le détour, toujours de l’espace, les œuvres mises en valeur.

On prend un sandwich sur place, puis métro, retour pour une promenade dans Soho, ses boutiques, Greewich plus animé, Broadway, la nuit tombe.

Avant de partir, j’avais fait une liste des meilleurs bars à cocktail, et nous ne sommes pas très loin du Pegu Club, bien caché, nous passons deux fois devant en loupant l’entrée.

Les cocktails (Pegu Club et Buccaneer)sont en effet excellents, l’ambiance feutrée, c’est le début de la soirée et cette pause est la bienvenue.

On cherche pour dîner à Greenwich, et puis sur un coup de tête on décide de retourner à Harlem au Red Rooster. Subway, Harlem by Night, 40 minutes d’attente au bar, une clientèle hétéroclite des blancs, des brohers à casquette qui ne décollent pas de leur tabouret de bar, des noirs chics qui se montrent. Mélange étonnant. Par contre la soul food est moyenne, le cake de crabe est bon, par contre, le poulet pané et le poisson-chat sont très moyens, sans parler du Chenin un vin pétillant pas très connu et qui mérite de rester.

Retour en métro, des brothers font les fous dans la rame, mais l’ambiance est cool, on sort par le Madison Square Garden, et on se trouve avec les spectateurs qui sortent du match de basket.

C’est le bon jour pour la croisière Cruise Line au bout de la 42stret,sur le Pier 83 à proximité du musée de l’air et de l’espace.

On débute la croisière à l’intérieur du bateau, puis on sort sur le pont pour admirer encore et encore New York, la statue de le Liberté, et les ponts, les immeubles, tout ce qui fait New York.

Superbe croisière de deux heures. On se dirige via la 42 street après avoir déjeuné d’un bagel au saumon, et ce plaisir sans cesse renouvelé de déambuler dans les rues.

Pas d’attente au Moma, sauf pour l’accès aux peintres européens qui est régulé. Picasso, Van Gogh, Munch….encore une visite incontournable, on ne se lasse pas des  musées.

Petit tour dans le jardin où la chèvre de Picasso est au milieu des buildings, puis juste à côte, on visite l’exposition consacrée aux Rolling Stones au Paley Center.

La nuit tombe, et on décide de commencer la soirée par un cocktail dans le bar tournant au 48ème étage du Marriott Hotel à Times Square. Le temps de trouver le bon ascenseur (mais une Américaine de Boston n’avait pas compris non plus, c’est rassurant) et nous nous installons au bord des baies vitrées pour une heure, le temps de faire le tour. Une autre vue de New York, une autre expérience….

Nous reprenons nos jambes pour rentrer à l’hôtel, puis nous retournons dîner au Heartland, le petit bar à bière du début…

Dernier jour, dernier achats, le magasin B&H est fermé le samedi, alors nous entrons chez OMG, des jeans, des chemises….il était temps de faire nos achats, on empile les jean’s dans une valise et on remonte le Vème Avenue, des magasins d’électronique, je demande le prix d’un zoom Nikon 70/300. 275$ j’ai mal compris ? 275$. Plus de deux fois moins cher qu’en France !

Nous achetons une paire de jumelles, et direction Central Park à pied, nous entrons dans le Plazza, Catherine avait acheté des livres de Kay Thompson dont l’héroïne Eloïse est une petite fille qui habite seule dans l’hôtel et qui fait des bêtises, on y retrouve les images.

Retour par la VIème Avenue, je suis fatigué, dernier hamburger avant le taxi, Newark, aéroport, nous achetons quelques bouteilles pour les cocktails.

C’est une vallée perdue au nord du Lac Majeur, au dessus de Locarno, une route qui serpente en suivant le cours d’un ruisseau recouvert de pierres blanches qui font penser à l’Ardèche.
Les maisons elles aussi sont en pierre blanche, des carrières de marbre gris se devinent derrière la poussière blanche.

C’est la Suisse, encore italienne, mais presque germanique et c’est dans la vallée de Maggia que se déroule le plus petit festival blues de Suisse, comme l’indique la publicité.
Il s’étire sur un mois, dans différents villages.
Pour nous, c’est à Giumaglio, village de pierre tout en escalier et maisons d'un autre âge.
Ce n’est pas Woodstock, ni Montreux, ni les grands rassemblements commerciaux des festivals de l’été. Ici la scène est installée sur la place du village et la circulation est coupée pendant trois jours.
Pas de parkings, pas de policiers, quasiment pas de service d’ordre, on arrive vers 19 heures et on s’acquitte du péage 20CHF, un bracelet autour du poignet et nous sommes au pied de la scène.
Personne… Les locaux arrivent et se dirigent derrière la scène…pour manger….et boire, en effet les Suisses Allemands ont tous un gobelet de bière à la main, renouvelé plusieurs fois.
Le choix des boissons est simple bière, vin pétillant genre Proseco et coca, sauf que les stocks de coca ne sont pas entamés.
Nous on attend le début assis à la terrasse d'un café.
Et à 20h30 pétantes Neal Black débute son show devant un public clairsemé, quelques dizaines de personnes, notre texan à la force du poignet va faire venir les spectateurs en jouant un blues puissant mélange de compositions personnelles et de standards comme Who do you Love qui dans ce décor naturel, et le soleil couchant résonne merveilleusement au-delà des forêts de sapins.

Nous sommes proches de la scène, assez pour que Neal repère mon tee-shirt de Music Factory et me fasse un petit signe de connivence.
Neal Black nous sort un show bluesy, bourré de feeling soutenu par un groupe avec un excellent bassiste.

A peine le temps pour les germano-suisses de passer au ravitaillement houblonné, et d’apercevoir les musiciens installer eux-mêmes leur matériel, que le maître de cérémonie nous le fait grandiloquent en italien, et oui les aminches, pour leur premier concert en Europe, c’est pas à Montreux, c’est pas au Paléo, c’est ici Ladies et Gentlemen….ROYAL SOUTHERN BROTHERHOOD.

Notre première fois pour ce groupe, c’était le jour de la sortie de leur CD à la Nouvelle-Orleans en mai, et nous avions été scotché par leur prestation, assez en tout cas, pour traverser deux frontières, certes en Europe, pour les revoir.

Toujours la même disposition scénique, Devon à Gauche, Cyrille au milieu, Mike sur la droite, la rythmique en second rideau.
Le groupe est particulièrement motivé par son premier concert européen, et le show démarre par Fired Up.
Impressionnant Cyrille Neville, dans sa tenue rouge, qui possède un charisme fantastique, alors que son jeu de scène est relativement statique comparé aux guitariste qui sont plus visuels .
Devon Allman est plus rock, Mike Zito joue plus dans un registre blues mais chacun changeant de rôle sur certains morceaux. Le show est impeccable, l'agencement des morceaux parfait, Moonlight Over The Mississippi ou Brotherhood font déjà figures de classique, la reprise de Fire On the Mountain est toujours aussi excitante, certes nous avons droit à un long solo de basse, le second de la soirée (!) mais c'est l'usage dans les concerts.

Les spectateurs restent étrangement statiques, sauf deux énergumènes qui sautent partout en s'abreuvant de bière, mais le groupe fait un véritable tabac. Et toujours ce moment, bien calculé, quand Devon et Mike seuls en scène, se livrent un duel guitaristique dans les intros de Led Zep, Mike se prosterne devant Devon aux premières notes de Stairway to Heaven, ils enchaînent sur One Way Out et le rappel est d'enfer, ce groupe est vraiment extraordinaire, de loin un des meilleurs vus en live, et comme ils sont au début de leur association, leur marge de progression reste phénoménale.

Il est minuit bien sonné dans la vallée, la nuit est douce, on récupère notre véhicule, dix minutes de route et nous sommes à l'hôtel, enchantés de cette soirée, de cette ambiance cool, au milieu de nulle part, enfin pas tout à fait vu la qualité de la musique entendue !

Un nouveau matin, et en se levant, la vue sur le lac......Nous remontons le lac en direction de la Suisse, en musardant le long de la rive, en s'arrêtant manger une dernière fois au bord du lac à Cannobio, un petit St Trop sans les touristes et les frimeurs...

Destination la Vallée de Maggia, au nord de Locarno, mais le soir, l'appel du Lac est le plus fort, et nous dînons à Ascona une dernière fois devant le lac, c'est la Suisse maintenant....