Notre nouveau voyage aux USA débute plutôt mal. A Atlanta nous avons une heure trente de correspondance pour le vol à destination de la Nouvelle-Orleans. Récupération des bagages, long passage en douane, plus contrôle, nous arrivons au comptoir d’embarquement mais notre vol est déjà parti (il était à l’heure !).
Direction le guichet DELTA AIRLINES, le prochain vol est une heure plus tard, le temps de modifier les cartes d’embarquement et hop cette fois on est parti.
On récupère facilement notre voiture à l’aéroport de NOLA puis direction notre B&B préféré, un petit studio situé au rez-de-chaussée d'une jolie maison, dans le French Quarter. Je gare la voiture sur un parking privé à proximité et je crois comprendre qu’il est possible de se garer quand le restaurant en face est fermé. Le temps de manger un plat chez Désiré, et la voiture ainsi que toutes les autres ont disparu à notre retour. En plus, tous les papiers du véhicule sont dans la boîte à gants. On sait simplement que c’est une Chevrolet immatriculée dans le Connecticut.
Après avoir passé quelques mails dans la soirée, le lendemain matin nous allons à la NOPD sur Royal Street. La fliquette à l’accueil essaie de manger une glace mélangée à son café sans en renverser sur son uniforme, et ne semble pas vraiment concernée. On parvient à lui extirper l’adresse de la fourrière sur Claiborne Avenue.
On saute dans un taxi, la fourrière est située sous l’Highway (un peu comme le métro aérien entre Barbès et Stalingrad pour ceux qui connaissent) mais pas notre voiture. Une autre fliquette plus motivée se renseigne vraiment, et nous informe que la voiture est retournée chez le loueur, donc à l’aéroport.( !!! ???)
Coup de chance, un taxi passe, et il nous conduit à l’aéroport en nous inondant de questions sur le fait que la voiture est repartie là-bas et que c’est bizarre…..
Chez ALAMO (le loueur) la réceptionniste va chercher le boss, qui nous dit que la voiture n’est pas revenue, mais comme nous lui expliquons que c’est la fourrière qui nous envoie, il nous fait patienter et au bout de quinze minutes, miracle la voiture est bien là (elle est arrivée quasiment en même temps que nous).
Moyennant 238$ on est reparti, on passe chercher les accréditations pour le FRENCH QUARTER FESTIVAL sur Royal Street et on arrive pile poil à treize heures, quand John BOUTTE débute son show dans Jackson Square, on a juste loupé la parade de présentation dans les rues du quartier français.
Le temps est splendide et le soleil cogne fort sur nos têtes. La section de cuivres joue cool, reste assise, et swingue avec un mélange de classe et de nonchalance, se laissant envelopper par la voix de velours du chanteur qui termine son show avec deux « filles de joie » avec ombrelle et cigare restituant le temps de Storyville quand la ville était un vaste lupanar. Un concert agréable, idéal pour débuter le festival.
John et une belle de nuit
Et très vite on oublie nos récents déboires de la veille et de la matinée tant le charme de NOLA opère. Le French Quarter est de nouveau livré aux piétons qui déambulent au gré de leurs envies de musique. Les scènes sont partout, petites, grandes, thématiques, bref tout à chacun y trouve son compte, le plus difficile étant de choisir et de coordonner les shows. Par exemple à la même heure que John BOUTTE se produisaient sur d’autres scènes Kermitt Ruffins, Walter Wolfman Washington et Charlie Wotton
Nous avons préparé un programme avec nos chouchous, ceux que nous n’avons pas encore écouté en live et quelques surprises/découvertes.
Le temps de déjeuner rapidement au café Magnolia, qui a retrouvé son nom, mais pas tout à fait sa folie d’antant, et direction les scènes du Riverfront, un vaste espace aménagé le long du Mississippi, pour le show de Sonny Landreth. Nous pouvons discuter avec son technicien guitare, l’organisation a bien fait les choses, de sympathiques dames nous offrent de l’eau fraîche ou de la bière Abita, et nous pouvons déambuler librement dans tout l’espace, et choisir les endrois pour photographier pendant toute la durée du show.
C’est un de nos guitaristes préférés qui entre sur scène….Sonny Landreth toujours aussi calme, timide presque, qui avant le concert se concentre longuement.
A un moment les autres photographes se sont dispersés et je suis seul face au groupe, avec en arrière-plan le Mississippi. Quasiment un concert privé !
Le bonheur
Et l’occasion d’admirer tranquillement le jeu de guitare du monsieur, toujours attentif, concentré sur son instrument qu’il tient haut sur son corps, Sonny est totalement absorbé par sa musique et se lance dans de superbes improvisations. Magnifique, merveilleux, puis le bateau à roues Natchez passe sur le fleuve derrière la scène…..Instants magiques, instants de bonheur, la sensation d’être vraiment au bon endroit, à la bonne place.
On récupère la set-list et on se dirige vers une autre scène, il nous faut traverser des rangées de spectateurs assis dans leur fauteuil.
La réserve de Bière à proximité de la scène
Le spectateur américain vient avec une chaise pliante qu’il installe, puis il va se ravitailler en nourriture et en bière et passe tranquillement sa journée assis au même endroit, écoutant distraitement les groupes en devisant souvent bruyamment avec ses voisins.
Jon Papa Gros
John Papa Gros ne paie de mine avec son embonpoint, son chapeau mou et sa barbichette, mais quand il s’assoit derrière ses claviers, la température déjà élevée monte d’un cran. Avec un groupe jeune et dynamique où excelle un superbe guitariste, le groupe nous joue un funk costaud et torride, qui fait remuer la foule. C’est beau et c’est la preuve que des musiciens blancs savent envoyer un son bien funk
Retour au logis, pour manger quelques sushis et dodo pour récupérer des évènements…et du décalage horaire.
Commentaires
Excellent j'aurais vraiment aimé voir Sonny Landreth il a une telle maitrise de sa slide c'est bluffant !