Dernière longue étape du voyage, pour finir en beauté la capitale.

Et toujours l’autopista qui s’arrête brutalement, il faut sortir et tenter de trouver la bonne route. On passe par l’aéroport et on repart en sens inverse dans la bonne direction. Place de la Révolution, un modèle de la démesure stalino-castriste même si on en doit la conception à Battista. Un portrait géant de Cienfuegos complète celui du Che dans un délire mégalo absolu.

On se fait un tour de Malicon, puis de Prado avant de garer la voiture à la Place d’Armes pour terminer à pied afin de rejoindre l’Hotel Ambus Mundos. Le loueur de voiture est aux abonnés absent, alors nous prenons possession de notre chambre, puis visitons celle d’Hemingway et promenade autour de la cathédrale, la Bodigueta del Medio, et le marché aux livres de la Place d’Armes.

Nous pouvons enfin rendre les clefs de la voiture, et partir dans les rues de La Havane. Sérieusement défoncées par des travaux, beaucoup de poussière, de pavés, le système des eaux est en rénovation et c’est impressionnant de regarder travailler les cubains qui ont du matériel rudimentaire et qui ne protègent pas leur périmètre de travail.

                                  Dans la chambre d'Hemingway

Quel bonheur pourtant de se promener dans cette ville, ici le cœur de Cuba bat intensément, beaucoup de maisons sont rénovées et retrouvent leur beauté ancestrale.

                                                     Le réparateur de briquets

Incontournable  !

                                    Facile pour monter les commissions !

                                                   Catherine et les bouquinistes

Irrésistiblement nos pas nous mènent au Floridita, j’en retrouve le chemin sans carte, et quand on pousse la porte la légende nous tombe dessus. Oui c’est très touristique, oui c’est cher, oui la musique n’est pas toujours à la hauteur, mais quelle grande bonheur de s’accouder  au bar et de siroter un Papa Hemingway sous le regard perçant de la statue en bronze du grand homme au bout du comptoir.

                                           Un autre pour la route Papa ?

Et ces moments resteront gravés pour toujours.

Comme c’est notre Hemingway Day nous dînons sur la terrasse de l’Ambus Mundos, c’est bon de rentrer dans la légende, de la toucher, de la fouler……

                                             Madame avec sa robe du soir

                              Monsieur en cubain avec la chemise SVP !

Promenade nocturne sous la pluie vers la cathédrale.

                                                     L'entrée de notre hôtel

Dès le petit déjeuner avalé sur la terrasse de l’hôtel, on se précipite dans la magasin de chemises à côté qui, pour la première fois, est ouvert !

Pas chemise cubaine à ma taille, mais une très jolie robe blanche pour Catherine.

La seconde opération de la matinée consiste à changer d’hôtel et surtout à transposer nos bagages dans les rues poussiéreuses et défoncées. La distance est courte mais nous préférons effectuer deux voyages.

Nous déposons les bagages à la consigne de l’hôtel Los Frales, les chambres n’étant pas disponibles, nous tentons de visiter le couvent St François. Fermé le lundi. Nous allons alors au Musée du Rhum Havana tout proche, puis après un cocktail réparateur, plongeons dans les rues non touristiques de Habana Vieja, avec les maisons décrépies, les boutiques installées à la fenêtre des maisons, les charrettes qui proposent des fruits et légumes. Moins de sollicitations dans ces rues, les cubains sont trop occupés à s’affairer pour s’occuper de nous.

                                            Ballet de voitures autour du Prado

                                                         La porte chinoise

Nous arrivons au Prado, tentons de visiter la fabrique de cigares fermée elle aussi, et poussons jusqu’à la porte chinoise, mais aucune trace d’un éventuel Chinatown typique.

Escale au Floridita, puis retour à l’hôtel pour prendre possession de la chambre, sans fenêtre, assez sombre mais calme et relativement fraîche.

On va déguster une excellente pina colada au bar Hermanos visité par Hemingway, juste à côté du Musée du Rhum, puis on reprend notre promenade dans les rues, avec visite d’une superbe pharmacie/musée, avant d’être témoin d’une rixe en pleine rue, tout le quartier est aux portes et aux fenêtres mais c’est assez violent et on s’éloigne tant que faire se peut.

On se retrouve souvent aux alentours de la cathédrale après avoir parcouru la Calle Obispo, et humé les parfums et l’humeur de La Havane, puis nous allons jusqu’au Malicon, et remontons par le Prado.

                                                    La "plage" du Malicon

On dîne dans un paladar, assez cher, mais excellent avec service haut de gamme, et nourriture fine.

Une bonne et longue douche et juste à côté de l’hôtel nous écoutons un show de certains membres de Buena Vista Social Club, deux heures de musique où les papys démontrent qu’ils sont encore vert.

L’hôtel est juste à côté, tant mieux nous avons mal aux jambes.

                                    Catherine avec sa robe achetée la veille

                                                 Les papys font de la résistance

                                                  et sont toujours coquins

Dernière journée complète, que nous commençons par un petit déjeuner froid pour cause de coupure d’électricité.

Nous montons en haut de l’immeuble Baccardi pour des vues de La Havane, de ses immeubles en ruine, de ses maisons rénovés, puis visite du Musée des Beaux Arts, lui au moins est ouvert, très bien agencé et intéressant.

                                                          La Havane vue d'en haut

Escale inévitable au Floridita (c’est dingue ce bar est toujours sur notre chemin), puis déjeunet en face de la Place d’Armes, on assiste en direct à la pose d’un buste de Chopin sur un banc à proximité du couvent St François, puis on teste une boulangerie derrière le Prado, avant une brève mais décevante  incursion dans l’Hôtel Saratoga.

                                                         Les cocos taxis

                                         Atelier au hasard des rues

                                    Autres moyens de transport

                                          Le capitole et son dôme en travaux

Au retour, au milieu des rues défoncées, après avoir récupéré nos tableaux, visite d’une armurerie historique, du temps de la révolution.

Dernier soir, dernier dîner dans un paladar en étage avec vue sur le port, coup de canon obligatoire!

Le temps de regarder si Chopin est bien installé, de saluer notre copain le coiffeur en face l’hôtel qui a hérité de notre sèche-cheveux, de prendre les dernières photos de l’hôtel et de la rue, au revoir La Havane, au revoir Cuba, on vous laisse un bout de notre cœur. 

Hiver 1974, j’ai 20 ans, une soirée, on passe des disques et soudain une voix surgit

 Early morning Manhattan,
Ocean winds blow on the land.
The Movie-Palace is now undone,
The all-night watchmen have had their fun.
Sleeping cheaply on the midnight show,
It's the same old ending-time to go.
Get out!
It seems they cannot leave their dream.
There's something moving in the sidewalk steam,
And the lamb lies down on Broadway.

C’est le nouveau Genesis, The Lamb lies down on Broadway, Peter Gabriel; le chanteur pour son LP raconte les aventure de Raël petit poro-ricain qui découvre NewYork

 There's something solid forming in the air

The wall of death is lowered in Times Square.

Ce jour là, je me suis promis que j’irais voir le mur de la mort à Times Square……