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  • Bentonia, Yazoo City, Belzoni, Hollandale...

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     Première étape de la matinée, Bentonia et le Blue Front Café, dont le propriétaire est Jimmy « Duck » Holmes. Nous présentons le livre de Jacques Garcia aux jeunes qui sont devant l’établissement, et ils sont surpris de voir les photos, nous entrons et il est là derrière son comptoir, je lui montre le bouquin, il se marre et dit presque timidement  « It’s me », puis il le consulte. Ici a été enregistré, son CD « Gonna Get Old Someday » que nous écoutions dans la voiture, et le décor intérieur est superbe !

    Grand moment, j’en oublie de lui demander une dédicace ou de nous jouer un morceau, ! !

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    Les vaches de race Angus, viande délicieuse !

     On continue vers Yazzo City et son centre-ville aux boutiques multicolores, mais presque toutes sont fermées, puis Belzoni la ville du cat-fish, des tas de poissons sont représentés en divers habits dans les rues, mais aucun restaurant ne propose du poisson, d’ailleurs nous ne trouvons pas de restaurant downtown, Nous irons dans un mexicain sur la nationale…

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     Et puis Hollandale, très, pauvre, nous cherchons la maison de Sam Chatmon située dans le quartier noir particulièrement misérable, puis le Mayer’s Club qui tombe en ruines, la rue principale est déserte, magasins fermés, abandonnés, on s’aperçoit que l'Etat du Mississippi est vraiment très pauvre et particulièrement ici. L’impression d’arriver après un bombardement ou le passage d’une tornade.

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     Encore une grosse désillusion à Rolling Fork, ville de naissance de Muddy Waters, de sa maison il ne reste que la façade. Comme toujours, une impression d’arriver trop tard !

     

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     Après nous partirons à la recherche des tombes de Lonnie PITCHFORD et Elmore JAMES à Ebenezer mais nous serons bloqués par :

     

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  • Indianola (Musée BB King) Greenwood

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    Le lendemain départ pour Greenwood, avec un arrêt à Indianola la ville de BB King (d’Albert King aussi mais lui est un peu oublié). Un parc, des fresques, des plaques, un club et bien sur le musée.

    On arrive pile pour l’ouverture (c’est toujours un peu fantaisiste, quelquefois c’est fermé pendant que le gardien est parti se taper un hamburger), le gars nous dit qu’il était au festival de Cahors en 2013, nous aussi.

    Le musée est super, il retrace la vie de BB King mais en la resituant dans une perspective globale avec les évènements musicaux, politiques et sociologiques. On s’apercevra que beaucoup de musées dédiés au blues racontent aussi et surtout l’histoire du peuple noir, de sa souffrance, de son combat pour l’émancipation  et que la musique fait partie d’un ensemble cohérent et global ou Martin Luther King et Robert Johnson se rejoignent.

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    Lucille ! ! ! !

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    L'Agenda de BB

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    Le studio d'enregistrement personnel

    Dans le musée un écran interactif fait le lien entre les anciens bluesmen et ceux qui les ont repris et un petit « guitar heros » où je joue un super solo sur un morceau de BB King (le diable probablement ? ? ?)

    Ville agréable, calme, on prend le temps de se promener, de visiter tous les lieux répertoriés, c’est particulièrement riche et là on est vraiment plongé dans le blues !

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    Le Club EBONY où BB King joue encore de temps en temps.

     Direction Greenwood, pour prendre possession de notre logis, une cabane à l’ancienne, en réalité une ancienne demeure retapée où vivaient les noirs, à trois miles de la ville, pas loin d’une des tombes de Robert Johnson.

    Superbe endroit, désert, juste un petit champ de coton, et la nature, le lendemain matin, nous serons réveillés par les animaux et nous trouverons des traces de cerf proches de la maison. Qui peut penser que nous sommes aux USA ?

    On joue aux américains moyens en faisant quelques courses au Wal Mart, le problème est que tous les produits US sont en grande quantité, on trouve en quantité « normale » uniquement les marques européennes, ainsi le jambon est conditionnée par trente tranches, pas de lait dans  un bidon inférieur à deux litres etc…

    On fait un tour dans Greenwood, c’est dimanche soir et c’est désert, les rares personnes se regroupent autour des stations-services, et ce que nous apercevons des sites de blues confirment que beaucoup sont détruits ou à l’abandon.On se replie dans notre « home sweet home » et on contemple la nuit qui tombe sur la plaine du Mississippi. Catherine qui adore ces endroits est aux anges.

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  • La Route du Blues Greenwood-Leland-Robert Johnson

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    Le lendemain, on se rend sur l’une des trois tombes de Robert Johnson à quelques centaines de mètres de notre maison, c’est un cimetière presque abandonné, une petite église blanche à côté. Il semble que cette tombe soit la bonne, car d’autres membres de la famille Johnson y sont enterrés. On y rencontre deux gars, l’un prend des photos, l’autre nous explique qu’il peint ensuite des tableaux, on discute et finalement, nous achetons son bouquin « Delta Dremin » (Gary Walters), on le trouvera d’ailleurs en vente dans différents endroits et musées.

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     Nous adorons ces rencontres imprévues, ces gens qui, souvent, viennent vers nous avec la phrase magique « Where you com from ? » alors on dit  Paris, et puis on explique rapidement notre voyage et notre amour du blues, du Mississippi, de l’Amérique en fait !

    Et souvent on apprend des tas de choses sur le pays, la ville, la rue où nous sommes.

    Finalement ce sont ces rencontres qui donnent la vie aux paysages, aux sons….

    On passe devant la radio locale, mais personne n’est dans le local, alors on visite le musée de la ville.

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    Comme déjà souligné on retrouve les mêmes thèmes et ici en plus la guerre de sécession, beaucoup de batailles se sont déroulées dans la région, et il semble que cette guerre fratricide soit restée fortement ancrée dans l’inconscient des mémoires.

    C’est vrai que, comme de bons occidentaux descendants de la Révolution Française et de le Patrie des Droits de l’Homme, nous avons une image manichéenne du conflit « les bons nordistes et « les méchants sudistes esclavagistes » mais bien sur ce n’est pas aussi simple et limpide. Au-delà de la question (fondamentale) de l’esclavage, c’était aussi deux modes de vie qui s’opposaient, le nord riche et industriel et le sud pauvre et rural.

    Et cette ruralité, cette misère existent encore aujourd’hui dans l’Amérique d’Obama et particulièrement dans cet état, un des plus pauvres.

    Passionnant en tout cas.

     

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     Direction Leland et le Higway 61 Museum qui est fermé quand nous arrivons, le gars est parti déjeuner.

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     Nous faisons de même, dans un petit snack, installé à l’adresse d’un lieu historique du blues disparu.

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    Et un juke joint en ruines, un !

     On discute, et finalement on achète deux CD des musiciens qui sont là, du coup on nous offre les repas.

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     Le musée Higway est consacré aux artistes de la ville et de la proche région et c’est vraiment réussi. Je note quelques noms, Eden Brent, Billy Marquis (si quelqu’un a ou peut me trouver un de ces CD ….) Johnny Winter a laissé son nom sur la porte d’un club, et il a aussi son panneau dans la ville. On remarque d’ailleurs que l’albinos est particulièrement mis en valeur et respecté par la communauté blues. Nous discutons avec le gars du musée, je lui parle de Billy Marquis, et demande où trouver les CD, mais le magasin de disques le plus proche est à Clarksdale, sinon…Memphis. Terrible que sur la terre du blues il n’existe plus de traces musicales.

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    Et toujours des fresques murales..

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    L'envers du décor

     Tentative de trouver la tombe de Charley Patton, mais après vingt miles, on renonce, enfin je renonce car Catherine y passerait la journée.

    Retour sur Greenwood avec un arrêt à Moorhead puis le Yellow Dog Café complètement écroulé et le croisement des lignes de chemin de fer chanté par W.C. Handy mais il faut vraiment deviner, puis Itta Bena où il ne reste rien et Greenwood, petit tour dans la ville, toujours aussi déserte.

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     On rentre dans notre repaire…après avoir acheter des Donuts, Amrican Way Of Life oblige.

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    C'est mérité non ?

     

  • Dockery Farm- Poor MonKey-Clarksdale

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    Le bar à côté du logement

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    Grande journée, nous partons pour  Clarksdale, la capitale du blues.

    J’ai des rêves en couleur plein la tête pour cette ville. Je me souviens de l’achat de l’album de Page/Plant « Walking Into Clarksdale », et depuis, j’ai décidé qu’un jour, moi aussi, j’irais m’y promener. Quelques photos du bar de notre lieu de séjour enfin ouvert, encore un petit arrêt pour saluer une dernière fois Robert Johnson et sa tombe, toujours personne dans la station de radio, et petite escale à Glendora, la ville de naissance de Sonny Boy Williamson, puis Tutwiler, encore une fresque près de la gare. Le chemin de fer tient une place prépondérante dans l’histoire du blues, c’est par le train que les musiciens allaient à Chicago, tout là-haut dans le Nord, terre promise, et le nombre de chansons qui traitent du sujet est impressionnante.DSC_0241.JPG

     Encore un lieu  de naissance du blues, c’est ici que W.C. Handy, qui attend le train, rencontre un pauvre gars qui joue en faisant glisser un canif sur les cordes de sa guitare. Ce qui donne des idées à notre ami.

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     Ensuite petit détour par Parcham Farm, la prison d’état du Mississippi, où des tas de musiciens ont séjourné. La première fois que j’ai entendu ce nom c’était  une cover sur le premier album  de Cactus, je croyais que c’était une ferme !

    En tout cas c’est un peu sinistre !

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     Et un autre lieu de naissance du blues ! Dockery Farm, super endroit, les restes d’une plantation, on peut mettre de la musique en commutant un bouton et le lieu devient envoûtant. La famille de Charley Patton a travaillé ici, et on sent quelque chose de différent.

    Je sais cela semble idiot, c’est l’imagination, mais ce lieu est rempli d’histoire.

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     Cette magnifique journée continue avec le Poor Monkey un juke joint perdu au milieu de nulle part, sa photo fait la couverture du livre de Jacques Garcia. On est revenu en arrière dans le temps,  j’ai l’impression de rentrer « à la maison ».

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     Clarksdale, on loge encore dans une cabane, à proximité du juke joint White Chappel où un album live de Charlie Musselwhite vient d’être enregistré. Etape de trois jours, le décor est plus vrai que nature, on va se déchaîner sur les photos. On s’installe et puis, direction la ville, j’ai envie de pleurer de joie, quand j’aperçois, le symbole du blues, les deux guitares enchevêtrées avec le numéro des Higway 61 et 49.

    Je pense à la phrase de mon ami Titi sur le forum de blues « « Je suis un peu plus pâle que les bluesmen, je ne touche pas à leurs damnés instruments musicaux mais je porte quelque chose de Blues dans mon Âme", tu serais aux anges ici camarade….

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     Enfin une ville qui respire la musique, on fait un tour dans le centre, assez désert bien sur, mais on y voit des magasins de musique, des clubs, on repère Ground Zero à côté du Delta Blues Museum, là où la rue se nomme John Lee Hooker Street.

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     Un gars nous aborde, il nous propose son CD, le surlendemain, il joue au Ground Zero, il se nomme Steve Kolbus, une photo ensemble, et on promet de venir au concert. Les boutiques ferment tôt (17heures 30 maxi) aussi, après une opération Wal Mart, on rentre dans notre maison, admirer encore le soleil qui se couche sur la plaine et la ville qui se détache au loin .

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     Le soir, retour en ville, pour écouter (enfin) de la musique au Hambone Art Gallery, l’entrée est à 5$, le groupe est assez blues rock, c’est pas mal sans plus. A l’entracte, on discute avec les autres spectateurs (peu nombreux) et on s’apercevra que le bassiste est le patron de l’endroit et aussi celui du Cat Head. C’est surtout quelqu’un qui se démène pour continuer faire vivre le blues….

     

  • OXFORD Au Pays de Faulkner et de Larry Brown

     Départ pour Oxford en début de matinée, enfin une ville « normale », avec un centre animé, une superbe librairie où nous nous attardons, c’est la ville de Faulkner, de l’université d’Etat. La maison du grand écrivain est proche du centre-ville, sur un grand terrain. Bâtiment typique du Sud, avec beaucoup de pièces qui se visitent, on imagine assez bien la vie dans le coin, avec l’étable et les chevaux, les chambres des époux, celle de la fille.

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    La librairie

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    Catherine est heureuse, ils ont tous les livres à la librairie

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    La maison de Faulkner

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    Dans la maison

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     Catherine demande s’il existe une maison ou un musée consacré à Larry Brown, mais le natif de la ville n’est pas connu. Pourtant, c’est un des écrivains majeurs de la nouvelle génération et même si il est décédé depuis plusieurs années, il a enseigné à l’université et habité toute sa vie ici !

    Quelquefois, on se dit que nous connaissons mieux la culture américaine que les Américains !

    Nous déjeunons « downtown », achat  de tee-shirts siglé « Ole Miss » le nom familier donné à l’université et nous y allons pour visiter un superbe musée.

    L’artiste, H.C. Porter,  a photographié les bluesmen dans leur environnement puis a peint ensuite cela donne « Portraits and Voices of Mississippi's Living Blues Legends » et c’est absolument superbe.

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    La photo

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    La peinture

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    Eden Brent

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    BB King

     Avant de partir, détour sur la tombe de Faulkner, Oxford est vraiment une ville agréable, dynamique et culturelle.

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     Retour sur Clarksdale, encore un autre détour pour voir la maison où vivait Muddy Waters, qui, à l’initiative et avec les fonds de Billy Gibbons et ZZ Top, a été reconstitué dans le musée de Clarksdale.

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     Le soir, direction Ground Zero le club fondé par Morgan Freeman qui est très présent dans la région et soutient nombre de projets culturels, c’est Bill « Howl-N-Madd »Perry qui assure le show 5$ l’entrée !

    Il joue avec sa fille au piano et il nous fait un vrai show de blues du delta, racontant des histoires entre les morceaux, il est super cool, peu de monde on retrouve quasiment les mêmes spectateurs que la veille, on discute avec sa fille Shy qui est déjà venue au festival de Cognac, on achète les CD du père et de la fille, l’ambiance des juke-joint (enfin celui- là est récent mais arrangé comme un vieux club, taggé absolument partout) est super, on passe vraiment une magnifique soirée, c’est ainsi que j’imaginais Clarksdale et je suis  aux anges ! !

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