On retourne prendre notre petit déjeuner au Camélia, toujours la même ambiance, aujourd’hui notre serveur chante les commandes. Direction le Old French Market, qui existe toujours mais a été rénové et qui se trouve bien au delà du Café du Monde. Les vendeurs sont quasiment tous asiatiques, les prix sont nettement moins chers que dans les commerces de souvenirs, mais les objets sont souvent assez moches.
Sur le parvis de la cathédrale
Départ pour la Jazz Fest, temps couvert mais lourd, on a calculé pour y être pour le concert de Little Freddie King à la tente blues, on récupère vite et sans problème à un guichet les tickets achetés depuis la France et on entre tout aussi vite dans l’enceinte du festival. Quel bonheur, quelle joie d’y revenir pour moi, de découvrir pour Catherine, cette ambiance, les Américains sont cool, certains sont là avec des petits bébés, beaucoup mangent ou boivent, les stands de nourriture et boissons sont nombreux et variés, c’est formidablement bien organisé, c’est un vrai plaisir de se promener, Kate achète un bandana sur le site, moi j’ai la casquette de Breaux Bridges pour nous protéger du soleil. Direction la tente blues, le show n’est pas encore commencé, on trouve des chaises très bien placées. Je connaissais très peu Little Freddie King, pur produit de la scène locale, mais son show sera parfait, un blues pur, bien joué avec un harmoniciste excellent, un groupe soudé, un feeling excellent, superbe musique, authentique, Little Freddie a un petit air roublard et coquin; A noter la facilité à s’approcher de la scène pour prendre des photos, un gars du service d’ordre veille simplement à ce que les photographes amateurs ne restent pas trop longtemps devant la scène pour le confort des spectateurs assis. Bon show donc, gorgé de feeling bien représentatif de la Nouvelle Orleans.
La chaleur nous saisit à la sortie, on se promène un peu dans la fête, j’achète le concert qu’a donné Kirk Joseph quelques jours plus tôt avec son groupe, direction la scène Asturia où par chance le show de Honey Island Swamp est loin d’être terminé. J’ai découvert ce groupe à Louisiana Music Factory au début du séjour, de la swamp music superbe, qui fait bouger les pieds. Nous sommes arrivés par un côté et très bien placé, juste derrière une sorte de «pit», pour les spectateurs qui ont acheté un ticket plus cher. Toujours cette ambiance bon enfant, juste devant nous, toutefois, un gars un peu fatigué, qui oscille dangereusement.
La fanfare de l'école de cuivres...La relève est assurée
Mais la musique fait oublier tout cela. Je m’étais promis que ce serait à la Nouvelle-Orleans, chez eux, que je verrais le Dirty Drozen Brass Band en live, cette musique s’écoute dans son contexte, dans la grande tradition des fanfares qui font péter les cuivres pendant le carnaval. Gregory Davis Trompette, Roger Lewis Sax Soprano très classe et élégant, Kevin Harris Sax ténor, Terence Higgins Batterie, Jamie Mclean Guitare, Efrem Towns Trompette, Kirk Joseph mon chouchou Tuba, et Revert Andrews Trombone, pas de guitare électrique, pas de basse, mais quel swing, tout les spectateurs tanguent et chavirent, des filles montent sur la scène pour danser autour de Roger Lewis, lui et Kirk Joseph posent les instruments et empoignent les micros pour un rythme endiablé, Efrem Towns joue de deux trompettes en même temps, c’est du grand art, le tuba marque le tempo les saxos colorent la musique appuyés par les riffs de Jamie McLean s’envole dans un feu d’artifice de cuivres, le grand frisson de voir ce combo en live, dans son jardin, et le bougres en profitent, ils cassent la baraque !
A la fin de ce super show nous allons acheter une boisson fraîche une tequila margarita glacée puis nous tentons de retrouver notre place mais la foule s’est densifiée pour le show acoustique de Jimmy Buffet et nous sommes une dizaine de mètres plus loin. En France Jimmy Buffett est quasiment inconnu mais aux USA c’est une star, et ici en acoustique il va faire un énorme tabac avec ses classiques Cheeseburger in Paradise ou Margaritaville. Manque de chance, nous sommes à côté d’un groupe de filles braillardes et excitées qui chantent faux les paroles et qui nous gâchent le show pourtant excellent, bourré de feeling et d’humour.
Aussi, nous nous éclipsons quelques minutes avant la fin, ce qui nous permet d’éviter la foule et de monter dans un bus (1,25$ le ticket) qui nous ramène dans le French Quarter. Nous avons pris des coups de soleil (chose très rare pour moi) et la douche permet de détendre les muscles usés par les longues stations debout sous le soleil. Mais nous sommes en Amérique, à la Nouvelle-Orleans, alors au diable la fatigue, le soleil, les jambes lourdes….C’est reparti; on retourne manger dans le restaurant d’hier soir, mais la terrasse est fermée, et nous dînons à l’intérieur avant de rejoindre Frenchmen Street. C’est dans cette rue que sont plusieurs excellents clubs ( Bourbon Street est plus touristique, pour la fête….) et une foule énorme et joyeuse bloque la circulation. Nous avons choisi le Blue Nile pour revoir Honey Island Swamp…mais leur show débute à une heure du matin. On se «contentera» de celui des Neville Sister à 23 heures. Et c’est du funk, du bon, un show high energy qui décoiffe, à la fin elle laisse sa place à sa petite sœur (Combien de Neville à la Nouvelle Orleans?) qui nous fera une gentille version de Pround Mary à la Tina Turner. Il fait doux et chaud dehors, on prend le chemin de l’hôtel, mais le Café du Monde est encore ouvert, il est plus de minuit, et on s’avale des beignets (et nous ne sommes pas les seuls). Les jambes sont lourdes, les tee-shirts humides de sueur....mais que c'est bon.
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