Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Jour 4 MONTGOMERY/BIRMINGHAM

    Nous débutons la matinée par le visite du Musée Rosa Parks, celle qui a refusé de céder sa place, réservé aux blancs, dans un bus de la ville, lançant un mouvement de désobéissance civile qui dura une année avant que la compagnie de bus ne cède. Le Musée est particulièrement bien fait, très documenté et pédagogique, certaines photos, certains propos, donnent des frissons. Il complète parfaitement le Musée du Lorraine Motel à Memphis visité en 2014.

    DSC_0894.JPG

    Nous visitons ensuite le sous-sol de la Dexter Avenue Baptist Church, puis juste à côté, le Civil Rights Memorial, consacré aux quarante personnes mortes entre 1954 et 1968. Impressionnant, et émouvant comme le mur électronique où nous pouvons inscrire notre nom, symbole de résistance au racisme.

    DSC_0909.JPG

    DSC_0910.JPG

    DSC_0916.JPG

    DSC_0917.JPG

    DSC_0922.JPG

    DSC_0108.JPG

    DSC_0113.JPG

    Départ pour Birmingham où nous visitons le Civil Rights Institute qui relate chronologiquement la lutte pour les droits civiques en Alabama avec des temps forts comme la reconstitution des salles de classe pour petits blancs et noirs, les propos incroyablement racistes des autorités et les sinistres chasubles du KKK. Encore un endroit très pédagogique et très bien fait.

    DSC_0904.JPG

    DSC_0907.JPG

    DSC_0902.JPG

    Juste à côté se trouve la Sixteenth Street Baptist Church où le dimanche 15 septembre 1963, un attentat à la bombe perpétré par des membres du Ku Klux Klan, tue quatre jeunes filles. L’enterrement des quatre enfants ne fut suivi par aucun officiel de la ville, mais marqua profondément le pays, débouchant l’année suivante sur le Voting Rights Act promulgué par le président Johnson.

    DSC_0931.JPG

    DSC_0943.JPG

    Nous tombons dans d’immenses embouteillages pour rejoindre notre hôtel d’autant que le GPS nous fait de vilains caprices. Nous ressortons pour dîner, une fois n'est pas coutume, dans un restaurant ‘français » Chez Fonfon.

    DSC_0950.JPG

    Dans la ville

  • Jour 5 TUPELO/OXFORD / MISSISSIPPI FOR EVER

    DSC_0120.JPG

    DSC_0119.JPG

    DSC_0121.JPG

    DSC_0127.JPG

    Ici Elvis a acheté sa première guitare !

    Nous partons vers le Mississippi, avec un arrêt à Tupelo, ville natale d’Elvis Presley. La petite ville profite bien de la notoriété apportée par le King et présente un aspect agréable.

    DSC_0963.JPG

    DSC_0965.JPG

    DSC_0967.JPG

    DSC_0979.JPG

    DSC_0982.JPG

    On a trouvé un magasin de disques !

    Puis nous arrivons à Oxford, un de nos endroits préférés, nous déjeunons dans un petit restaurant du centre-ville, allons à la superbe librairie Square Books, achetons bien sur quelques ouvrages puis après avoir déposé nos bagages à l’hôtel, nous allons voir la tombe du grand RL Burnside.

    DSC_0141.JPG

    DSC_0997.JPG

    DSC_1001.JPG

    Etonnant deux cimetières, un pour les blancs bien entretenu, et à un mile celui des noirs, non protégé, de simples tombes au bord d’un bosquet d’arbre. Une autre forme de ségrégation.

    DSC_1009.JPG

    Le soir nous avons noté l’adresse d’un restaurant le Ravine qui sert des tapas excellents. L’établissement est niché dans un quartier discret et nous pouvons manger dehors !

     

  • Jour 6 EBEZENER / BENTONIA

    DSC_1015.JPG

    DSC_1019.JPG

    Cette journée est à marquer d’une pierre blanche ! Après un petit arrêt à Water Valley pour le Casey Jones Railroad Museum fermé. Puis nous partons plein sud, direction Jackson, avec l’espoir de trouver enfin (après deux essais infructueux en 2014 et 2016) la tombe d’Elmore James. Dispositif lourd avec des indications de l’ami Black Jack, d’un plan trouvé sur Internet et les infos du précieux guide Blues Traveling de Steve Cheseborough.

    DSC_1041.JPG

    DSC_0155.JPG

    DSC_1031.JPG

    DSC_1034.JPG

    Nous arrivons au panneau Ebenezer, en face se trouve une épicerie qui semble dater de la Grande Depression. Quand on demande si on peut y faire des photos la patronne nous regarde d’un air bovin, son mari nous dit OK.

    DSC_0158.JPG

    DSC_1044.JPG

    Bref on reprend la route et quelques miles plus loin, enfin, la fameuse église, et la tombe du guitariste ! A proximité celle de Lonnie Pitchford

    DSC_1055.JPG

    On repart et avant d’arriver à Jackson nous faisons un arrêt au Blue Front Cafe à Bentonia. Jimmy Duck Holmes est assis devant la porte et sirote sa Bud Light.

    DSC_1059.JPG

    DSC_1063.JPG

    Nous rentrons dans le juke joint, il nous dit de signer le cahier puis comme je regarde un amoncellement de CD sur son comptoir il me dit c’est 2$. Je mets de l’ordre dans le stock j’en prends 4 et lui dit que nous sommes déjà venus, que nous l’avons écouté en 2016 à Clarksdale…Il nous répond qu’il joue ce soir à 18 heures. Tu parles on ne va pas louper cela.

    DSC_0002.JPG

    Dans Farish Street

    DSC_1086.JPG

    DSC_1088.JPG

    DSC_1103.JPG

    DSC_1097.JPG

    On bouscule notre programme, on file à Jackson, un petit tour dans Farish Street toujours en piteux état malgré le programme de réhabilitation affiché, qui a pris la  poussière. On pousse jusqu’au Heart of Queen, le juke joint est fermé mais une voisine nous dit qu’elle va contacter le gérant. Au bout d’une demi-heure ne voyant personne on repart, on a rendez-vous à Bentonia !

    DSC_0042.JPG

    DSC_0227.JPG

    Jimmy nous accueille d’un simple « oh vous êtes revenu », jusqu’à 19 heures il ne se passe rien, puis on aperçoit des dames qui s’agitent dans une cuisine. Alors, McKinney Williams prend sa guitare et interprète quelques chansons tirés de son CD que nous achèterons, Jimmy le rejoint et nous allons assister quasiment à un concert privé, nous sommes cinq dans le club… C’est magique, certainement un des moments les plus forts, les plus intenses de tout ce que j’ai pu voir et entendre de toute ma vie musicale.

    DSC_0038.JPG

    DSC_0044.JPG

    Incroyable ce toucher, cette simplicité, cette force dans les mots, « Broke and hungry » « What I am » …. Ils feront plusieurs petits shows de trente minutes avec des pauses entre 19 et 23 heures, Jimmy interpelle son compère « Hey McKinney it’s for you », puis les serveuses, il se marre. On peut admirer sa façon particulière de jouer de pincer les cordes de sa main droite comme faisaient les vieux bluesmen…Et puis tout naturellement son épouse apporte sur une grande table, des plats de poissons et poulet frits, des pommes de terre des fruits, du thé glacé.

    Simplement nous sommes invités à manger !

    Chez Jimmy Duck Holmes !

    Dans le Blue Front Cafe !

    DSC_0218.JPG

    Et à chaque pose Jimmy nous dit, vous ne partez pas on rejoue, de toute façon Jackson c’est à vingt minutes (un peu plus mais franchement on s’en moque). Des gens du coin vont et viennent et il nous présente à tout le monde. Certains passent juste chercher à manger. Vers 22 heures, un groupe de blancs de Jackson se pointe l’un connaît Jimmy, les autres ouvrent des yeux étonnés…Mais Jimmy lui il semble flotter dans un autre monde, sirote toujours des Bud Light passe par un petit garçon pour taper des cigarettes à Catherine (nous pensons qu’il essaie d’arrêter de fumer) et le plus incroyable est que on se sent presque de la famille (bon ce n’est pas toujours simple de comprendre ce qu’il dit).

    La soirée se termine à 23 heures, on va le revoir samedi à Clarksdale, il nous dit au revoir, refuse que nous lui payons quelque chose, (on a mis un TIP mais quand même).

    On rentre à Jackson la tête dans les étoiles, non ce n’est pas un rêve cela est bien arrivé !

     

    DSC_0167.JPG

     

  • Jour 7 VICKSBURG/ GREENVILLE

    DSC_0078.JPG

    Avant de quitter la capitale du Mississippi, nous visitons le Smith Robertson Museum, une école où a étudié Richard Wright, transformée en Musée.

    DSC_0051.JPG

    DSC_0231.JPG

    DSC_0233.JPG

    DSC_0054.JPG

    DSC_0234.JPG

    DSC_0063.JPG

    Impressionnante la reconstitution de la soute des navires, où les noirs d’Afrique étaient entassés pour rejoindre le Nouveau Monde !

    Et aussi l’histoire des droits civiques à Jackson que nous avons découvert avec intérêt et le parcours de son leader Clyde Kennard, lui aussi assassiné en 1963.

    DSC_0097.JPG

    DSC_0108.JPG

    La hauteur des crues du Mississippi

    DSC_0242.JPG

    Direction une de nos étapes préférées du Mississippi, Vicksburg, où nous rencontrons dans sa galerie la peintre-photographe H.C. Porter. Cette artiste a peint à partir de ses clichés photos de nombreux artistes de blues et nous avions beaucoup apprécié son exposition en 2014 à l’université d’Oxford. Elle est charmante, pétillante, nous choisissons une reproduction de Jimmy Duck Holmes devant son Blue Front Cafe et repasserons lundi le temps qu’elle effectue le tirage.

    Incontournable, la fresque sur la levée du Mississippi, la gare, et sur le fleuve, nous assistons au départ d’un bateau de croisière avec sa roue à aube. Vision de carte postale, oui Vicksburg est une superbe ville.

    DSC_0257.JPG

    DSC_0259.JPG

    DSC_0264.JPG

    On a encore largement dépassé l’heure du déjeuner, ce sera des donuts, avant de se diriger vers Greenville via Hollandale histoire de vérifier l’état de délabrement des sites de blues. Hélas cela ne s’arrange pas vraiment !

    DSC_0156.JPG

    Greenville a très mauvaise réputation, et, en effet, on remarque que beaucoup de voitures sont en mauvais état, par contre pas de sentiment d’insécurité dans les rues.

    DSC_0162.JPG

    DSC_0268.JPG

    On passe devant la maison d’Eden Brent, on parcourt Nelson Street puis on retourne faire un petit coucou à notre cher Mississippi, avant que je ne sois sauvagement attaqué par des fourmis rouges. Méchantes les bestioles ! Elles piquent et leur morsure laisse une trace rouge plusieurs jours….Avant de rejoindre notre hôtel à Cleveland, nous passons par Leland, et constatons que la ville se dégrade depuis notre dernier passage.

    Nous dînons dans un restaurant proche de l’hôtel où nous attendons bien trop longtemps un hamburger trop cuit.

  • Jour 8 JUKE JOINT FESTIVAL CLARKSDALE

    DSC_0174.JPG

    Tous les hébergements à, et, autour de Clarksdale sont réservés aux musiciens depuis des mois, aussi nous sommes logés à Cleveland distante d'environ 40 miles de la capitale du blues du delta. Quand nous partons le matin, il fait un peu frais et la pluie est tombée dans la nuit. Néanmoins nous sommes habillés très léger, mais le temps vire rapidement à la pluie et au vent.

    DSC_0198.JPG

    DSC_0282.JPG

    DSC_0213.JPG

    On retrouve avec un immense plaisir la ville dans ses habits de fête, et on démarre la journée sous le crachin avec Lightin’ Malcom, devant le cinéma Roxy qui présente son nouvel album, Outlaw Justice. Il joue en solo et propose un bon show en s’accompagnant à la guitare et à la batterie.

    DSC_0259.JPG

    DSC_0253.JPG

    DSC_0298.JPG

    Ensuite Cedell Davis, toujours présent, mais très diminué dans son fauteuil roulant. Avec son groupe il nous propose un set poignant, intense. Nous évoquons la Maison du Blues avec Bip Papa Binns le directeur musical du groupe qui prévoit une tournée en Europe en 2018….

    DSC_0138.JPG

    DSC_0316.JPG

    Et on retrouve Jimmy » Duck Holmes devant le Wade Walton Barber Shop pour un superbe show, moins intimiste certes qu'à Bentonia, mais toujours aussi merveilleux.

    DSC_0143.JPG

     

    DSC_0312.JPG

    DSC_0318.JPG

    DSC_0157.JPG

    Une fan de Cedric en plein trip

    Encore un changement de lieu (on connaît le centre-ville par cœur) pour retrouver un autre de nos chouchous, Cedric Burnside et son guitariste Trenton Ayers. Un grand moment avec un Cedric percutant derrière ses fûts, le son des collines du nord, ce blues joué par son grand-père R.L. et qu’il continue de faire vivre.

    DSC_0166.JPG

    Nouveau changement de lieu pour Dark Heap, mais franchement on est frigorifié. Aussi nous décidons, la mort dans l’âme, de retourner nous habiller plus chaudement à l’hôtel, ratant aussi Kern Pratt et la fin du show du joueur de ruines-babines.

    DSC_0311.JPG

    Les Farmers sont venus en ville

    Nous prenons un café dans un établissement « hollandais » où toutes les serveuses sont habillées de robes chatoyantes, avec leurs longs cheveux attachés avec un truc bizarre…Hum cela sent la secte mormon.

    DSC_0173.JPG

    Nous revenons pour la soirée et choisissons le show de Terry « Harmonica » Bean. Il est increvable Terry. Pendant plus de deux heures sans pause, il joue, ses compositions, et des classiques de John Lee Hooker, Muddy Waters..., explique que le vrai blues est né dans le delta même si certains sont partis à Chicago l’âme de cette musique reste ici. On approuve totalement ses propos…. Son harmonica, son phrasé, son jeu de guitare proche de celui de Jimmy Duck Holmes évoquent parfaitement la vie des noirs du delta, leur souffrance dans les champs, leur espoir noyé dans la mauvaise gnole.

    DSC_0180.JPG

    Il est parti pour jouer toute la nuit, alors, on change d’endroit pour retrouver une autre figure, ex-routier, vétéran du Vietnam, ancien activiste socialiste, diplômé de journalisme et d'histoire, ce grand échelas de Watermelon Slim avec sa gueule pas possible à la Clint Eastwood? ses harmonicas, sa slide diabolique, sa voix si particulière. Il fait le show dans un junk-joint bondé, et c’est la meilleure façon d’aller jusqu’au bout de la nuit. En pleine forme, il harangue la foule, drague la serveuse, raconte des anecdotes…. En repartant, je m’échine à ouvrir une voiture …qui n’est pas la nôtre, garée trente mètres plus loin. L’effet du blues sur les âmes sensibles…. Dommage que tous les concerts de la soirée débute quasiment à la même heure, on a loupé Léo »Bud »Welch, Cedric Burnside, Lightnin Malcolm…

    DSC_0190.JPG