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C'est la fête à Clarksdale

C’est samedi et c’est le grand jour à Clarksdale, tous les juke joint sont ouverts, certains sont dans un sacré mauvais état, depuis deux heures du matin le centre-ville a été vidé des voitures et de nombreux stands sont installés quand nous arrivons en fin de matinée. Première surprise, on peut se garer facilement à deux cent mètres du Ground Zero.

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Alors il est changé l'allume-cigares ?

Une odeur de cochon grillé se dégage des énormes barbecues, on rentre dans le Reds Lounge enfin ouvert, la voiture des Blues Brothers trône devant Ground Zero, mais nous débutons la journée musicale par un spectacle émouvant.

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CeDell Davis, 88ans, se produit sous une tente dans la rue. Il est dans son fauteuil roulant, son bras droit est paralysé, mais il chante, accompagné par un groupe, avec un jeune guitariste particulièrement inspiré. C’est un moment magnifique, authentique, poignant, cet homme qui joue le blues, dans la rue, oubliant son âge, ses ennuis de santé, une leçon de courage, de vie, une immense émotion. Merci Monsieur CeDell Davis.

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Nous nous promènons dans le centre-ville, les stands ne sont pas vraiment originaux, mais on goûte un excellent hamburger avec des lamelles de porc parfumé. La foule arrive et est surtout concernée par les stands alimentaires et les boissons. Nous nous dirigeons vers la maison du barbier Wade Walton où nous allons écouter Jimmy « Duck » Holmes.

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Seul avec sa guitare acoustique, Jimmy nous offre un show exceptionnel. Le blues du Delta, de Bentonia, sa ville, cette façon si particulière de pincer les cordes. Le public est peu nombreux, une majorité de blancs qui semblent sortis tout droit de l’université d’Oxford, mais la qualité d’écoute est intense. Je suis scotché devant Jimmy. Rien que pour ces moments, cela vaut le coup de traverser un océan !

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A la fin du show, nous allons le remercier, Jimmy me regarde, et dit « tu es déjà venu au Blue Front Café ? » C’était en 2014. Je n’en suis pas encore remis.

A noter la simplicité, la gentillesse de tous les musiciens croisés, toujours disponible, quelques petits merdeux français pourraient prendre des leçons !

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Léo »Bud » Welch succède à Jimmy. Lui aussi est mal en point, il arrive dans un fauteuil roulant mais peut se mouvoir. J’avais aimé ses deux albums, mais je suis un peu déçu par sa prestation. Il a de gros problèmes respiratoires et sa voix est très faible, malgré l’amplification. C’est presque une souffrance de l’écouter.

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Nous changeons de scène pour écouter Cedric Burnside Project. Ouch il envoie du lourd devant le cinéma Parmount Marquee, avec un guitariste au look hendrixien. Cedric possède une frappe puissante mais claire, aérienne et il met carrément le feu à la rue.

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Kern Pratt

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Retour chez le barbier, pour la fin du show de Terry « Big » Williams » et surtout celui de Kern Pratt. Son album Broken Chains était bien agréable mais sur scène c’est beaucoup plus heavy avec, en final, une version de « One Way Out » jouée plus à la façon d’Elmore James que de l’ABB.

On retourne manger chez les mêmes blacks qui carrément se souviennent de nos choix du midi, puis direction le Crossroads Cultural Arts Center pour le show d’Eden Brent.

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Quasiment deux ans jour pour jour après l’avoir vu à La Charité sur Loire. Elle est toujours aussi souriante, elle n’en revient pas que nous sommes venus de France (beaucoup de musiciens sont étonnés d’ailleurs), elle ressort chercher sa paire de chaussures à talons hauts, nous informe qu’elle s’est mariée et que l’heureux élu est le bassiste qui l’accompagne. Deux heures de show devant une centaine de personnes les chansons qui défilent avec au démarrage un clin d’œil à Robert Johnson avec « If I had Possession Over Judgment Day », un « What I Say » de Ray Charles où elle fait chanter la salle. Le répertoire est composé des chansons de ses albums, avec une forte présence de celles de Jigsaw Heart qu’elle nous dédicace à la fin du concert (c’est notre deuxième exemplaire, on est des vrais fans). On lui renouvèle notre espoir de la voir en France, et du côté d’Annecy on peut lui arranger un coup. Elle nous communique carrément ses coordonnées personnelles.

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Et pour finir cette superbe journée, à cent mètres, Terry « Harmonica » Bean se produit au Delta Blues Alley Front Bar, ouvert pour l’occasion. La vraie ambiance des juke joint ! Terry est dans un coin de la pièce entouré de spectateurs, on fume, on boit, on se lève, on s’assoit Terry dit que si on veut encore de la musique il faut lui renouveler sa Corona. Incroyable sa façon de jouer, encore différente de celle de son pote Jimmy « Duck » Holmes ». Il nous joue ses morceaux, revisite « Boom, Boom, Boom » de Jerry Lee Hooker. La sensation de remonter le temps, quand les musiciens jouaient toute la nuit pour quelques billets verts.

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Une photo de la maison de Muddy Waters recomposé dans le Blues Museum…

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Notre voiture est garée devant le Messenger’s où se produit  Jimbo Mathus. Il fait une chaleur terrible, Jimbo est trempé de sueur, on s’éclipse pour retourner dans l’Arkansas.

 

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