Nous prenons la route de Macon et allons directement à The Big House, la maison où la famille Allman a vécu. C’est notre seconde visite, et l’accueil est toujours aussi agréable. Quelques pièces supplémentaires ont été aménagées, par contre, du fait de la dissolution du groupe en 2014, le merchandising est fortement réduit. On achète un EP de Duane Betts et une casquette.

Comme toujours, on nous remet un plan de la ville, avec les endroits fréquentés par le groupe et, cette fois, nous trouvons les tombes de Duane et Berry au cimetière Rose Hill. Celle de Gregg est juste à côté mais, contrairement aux deux autres, dont l’accès est protégé par une grille verrouillée, elle n’a pas encore de monument funéraire, ce qui rend son accès plus facile.

On en profite pour faire un coucou à la statue de Little Martha titre d’une de leurs chansons. Le groupe s’est fortement inspiré des histoires de sa ville et, parfois, trouvait son inspiration dans les allées de ce cimetière.

C’est ici que nous rencontrons des prisonniers qui travaillent dans une chaleur d’enfer sous la surveillance ensommeillée d’un maton.

Puis on se promène dans downtown, beaucoup de lieux n’existent plus, comme Elizabeth Reed, et les studios Capricorn qui sont transformés en appartements. Le restaurant HH existe toujours mais n’ouvre pas le soir…Dommage.

On va dire bonjour à une autre légende de la ville, Otis Redding, dont une belle statue est à l’entrée d’un parc au bord de la rivière, coincée entre une bretelle d’autoroute, la voie ferrée et une quatre voies et il faut quasiment risquer sa vie pour y accéder.

Sinon la ville est très agréable avec ses maisons typiques du Sud et le B&B que nous avons trouvé non loin de la maison d’étudiant de Duane et du mur qui figure sur la pochette du premier LP du groupe est superbe.

Nous remontons plein nord, pour rencontrer Debbie Bound une amie musicienne, et arrivons en Alabama avec la chanson de Neil Young qui nous accompagne. La route est longue, et toujours jonchée de pneus déchiquetés et de voitures abandonnées sur la voie d’arrêt d’urgence, qui sont en attente de remorquage.

Arrivée à 15 heures à Tuscaloosa, promenade au bord de la rivière Black Warrior. On découvre un pont de chemin de fer antique, puis le mini-downtown de la ville avec le célèbre chien. On passe chez Debbie Bound en fin d’après-midi, elle est à son cours de zumba, et son mari Rick nous dit qu’elle a certainement zappé notre venue. A sa décharge ils préparent une longue tournée anglaise pour la mi-juin. Nous convenons de nous retrouver le lendemain matin, on repart avec un CD de Willie King,

et on  dîne dans un barbecue « recommandé» par Rick, le Dreamland, le vrai BBQ américain. La ville n’est pas trop belle et est « mélangée » avec Northport.

On est rassuré de coucher à côté des occupants de cette voiture !

Nous avons rendez-vous à l’Heritage House sauf qu’il en existe deux et que Debbie n’a pas donné la bonne adresse.

Enfin on se retrouve, discussions, photos, on hérite d’une cigar-box et d’affiches pour la Maison du Blues (euh la cigar-box pas géniale dans l’avion) et on se dépêche de partir pour Tuscumbia via une jolie petite route.

Les musées fermant tôt on loupera la visite du studio Fame, et de l’Alabama Hall Fame, mais on donne la priorité absolue à une adresse célèbre : 3614 Jackson Highway à Sheffield, pour la visite du studio Muscle Shoals.

Comme à Macon, on a rendez-vous avec l’histoire, avec la légende, dans la pièce que les Stones ont transformé en bar quand ils ont enregistré trois titres de Sticky Fingers. On peut sentir la présence de Bob Seger, de Lynyrd Skynyrd, la pièce d’enregistrement est superbement agencée, des tas d’albums de légende sont nés dans ce lieu, du coup on achète un tee-shirt.

Musée WC HANDY

On fonce voir le musée consacré à W.C. Handy avant sa fermeture,

puis on retrouve, un autre ami musicien, Daniel Russel au Champy’s, après avoir essuyé une averse tropicale qui te mouille complètement en quelques secondes et qui s’arrête brutalement. Daniel c’est le gars qui avait mis le feu au festival de Thouars au printemps avec sa cigar-box et on avait promis de passer le voir.

C’est vendredi soir à Muscle Shoals, on déguste d’excellents tamales, on discute avec Daniel qui, en plus d’être excellent musicien, est adorable,

puis un groupe local monte sur la scène, et joue des bonnes cover, dont une de l’ABB. La nuit tombe doucement, dans l’Alabama, il fait chaud, on est bien, très bien….

Tombes de soldats confédérés dans la forêt

On prend la Natchez Trace, longue route qui va de Nashville à Natchez à travers les forêts, sans camions, et avec des refuges pour apercevoir la faune.

Arrêt à Kosciusko pour le marqueur blues de l’enfant du pays, le grand Charlie Musselwhite, puis Jackson, la capitale de l’Etat avec ses rues défoncées et désertes.

Farish Street se dégrade encore, et le Heart of Queens est toujours fermé même si nous avons aperçu un gars qui y entrait avec des bières.

Jackson est une ville fascinante, attachante, même si les derniers vestiges de l’histoire du blues s’estompent inexorablement.

Le soir, on trouve un restaurant typique Cock of the Walk au bord du grand réservoir d’eau au nord de la ville à Ridgeland. Un couple de pélicans frime sur l’eau !

LA STATION DE RADIO ET LA GARE DE BUS (CIVILS RIGHTS)

Avant de reprendre la route, on visite différents sites liés aux droits civiques dans Jackson à l’aide du guide parfaitement conçu.

Il faut éviter les énormes nids de poule, mais on peut se garer facilement n’importe où.

AMERICAN FIRST

Comment passer son silence, tous ses homeless, qui dorment dans les rues, tous ces gens handicapés, qui font la manche . Cette situation se retrouve dans toutes les villes, dans tous les états. La face noire du rêve Américain.

On reprend la Natchez Trace, après un arrêt à Windsor Ruines et ses immenses colonnes.

On tente de trouver trace de Richard Wright à Roxie, sans succès. Je m’aperçois que je n’ai pas retenu le bon B&B. Celui-là est dans la ville, nous y avons déjà séjourné, alors que l’autre avait un balcon avec vue sur le Mississippi et était plus sympathique, d’autant que notre chambre au premier étage est minuscule.

Natchez c’est une de nos villes préférées aux USA. Le fleuve est magnifique, les maisons superbes, le cimetière extraordinaire, et puis Under the Hill, le bar légendaire avec vue sur le fleuve, et son atmosphère superbe.

On s’arrête devant la maison de Richard Wright, qui est habité, on retient un resto pour le lendemain, un petit tour à Under the Hill,

puis on dîne à The Vue, un nouveau restaurant avec vue sur le pont du Mississippi. On rencontre un car de touristes français avant de retourner à Under the Hill pour écouter de la musique.